Dites simplement la vérité
Une leçon de cinéma de Samba Felix Ndiaye (Fespaco 2005)
(…) Les films nous racontent des histoires, mais les films aussi c’est nous-mêmes. Il faut savoir que quand on a un film à faire, la chose dont vous voulez parler, faut que vous la portiez en vous. Les projets doivent être personnels, personne ne vous a demandé de raconter cette histoire, alors il faut expliquer pourquoi vous la racontez.
Je suis issu du mouvement qu’on appelait “Africains de l’indépendance”. A la grande époque, on se réunissait au ciné-club pour parler des films, avec des maoïstes et autres trotskistes. On n’avait pas les mêmes idées politiques, mais on pouvait parler ensemble de cinéma toute la nuit.
Après des années à Paris, je suis retourné à Dakar avec une caméra 16 mm pour faire une série de petits documentaires sur l’artisanat. Je me suis entouré de mes amis pour faire cinq films en un mois. Avec ces amis, on ne parle jamais avant du tournage : au moment de tourner je dis par exemple à Maguette (grand ingénieur du son sénégalais) “je crois qu’il faut que tu prennes tel son”, et il revient avec ce son. C’est comme ça que dans Les Malles, un des cinq films de cette série, on a un son très travaillé sur les marteaux et le vent, ce qui donne cette “symphonie”. Pareil pour les images, je voulais qu’on fasse un travail sur les corps, comme pour une danse, et que ça ressemble au final à un “ballet”.
lire la suivre à l’Africultures