14 de Março, 18h | FCSH-UNL, Edifício ID, Sala 0.06 comunicação de Orazio Irrera (IHC-FCSH/UNL-CEHFCi.UE) comentário de Manuela Ribeiro Sanches (CEC-FLUL)
Cette intervention se propose d’explorer l’espace de problématisation où la philosophie contemporaine et la décolonisation peuvent se rejoindre en mettant en place une décolonisation des savoirs visant à critiquer les rapports entre le colonialisme et les manifestations de vérité sur lesquelles il s’est historiquement appuyé. Il s’agit donc de se demander sous quelles conditions à la fois théoriques, historiques et géopolitiques est-il possible penser la décolonisation comme un véritable événement philosophique, c’est-à-dire comme un événement excédant à la fois les déterminations historiques et géopolitiques du colonialisme qui l’ont produit, mais aussi l’ensemble des savoirs qui ont gardé soigneusement les frontières occidentales du sens et ont permis de penser et de gouverner ce que la modernité européenne avec sa « mission civilisatrice » a appelé l’« Homme » ?
On verra comment le pivot autour duquel pourraient s’articuler les rapports critiques entre philosophie et décolonisation correspond à ce que, dans le sillage de Michel Foucault, je désigne comme « alèthurgie décoloniale », c’est-à-dire un champ historique et philosophique de problématisation visant à mettre en relief sous quelles conditions pratiques le rapport éthique de soi à soi arrive à produire un régime de vérité qui se manifeste à la fois dans un style individuel d’existence et dans la manifestation des effets politiques qui sont de l’ordre de la rupture et de l’interruption du pouvoir colonial.