Cinq mois de doutes, de misère, mais cinq mois d’échanges et de lutte. Lutte contre le monde colonial, brutal et complètement dépassé par le formidable espace de démocratie qui se crée en face de lui, dépassé par l’engouement populaire pour la lutte, et dont la seule réponse, avant de finalement admettre sa défaite, sera le refus de négocier et la violence. Mais si ce texte est si fort, c’est parce qu’il dépasse le cadre spatio-temporel de l’Afrique et nous montre ce que l’homme est capable de faire, de créer pour un idéal, pour ce qu’il considère comme juste, pour sa famille, pour lui-même et les générations futures.
À lire
23.07.2010 | par Pierre Gomel
L’œuvre de Délio Jasse peut être lue sous le prisme quelque peu complexe de la théorie des discours postcoloniaux dans la mesure où ses images dégagent une identité de figures d’altérité. Cependant, cette simplification risque d’être réductrice si elle entre en dissonance avec le discours artistique où ses images, évidemment, s’insèrent.
Tête-à-tête
09.07.2010 | par Hugo Dinis
Il faudra dès lors prendre le temps de redevenir un pays. Ce sera long mais d'autres flamants viendront. Ils sont si nombreux, comme dans ce premier plan du film. Ils guident les vivants. Dans la région de Tizangara, les pêcheurs les appellent "sauve-vie" : il suffit de suivre leur voix pour regagner la terre si l'on est perdu. La douce et belle musique d'Omar Sosa convie à donner le temps au temps.
Afroscreen
06.07.2010 | par Olivier Barlet
J'ai décidé d'agir dans la sphère symbolique. L'objectif n'est pas de changer le monde, mais de changer le discours au sujet du monde. Faciliter la prise de conscience de notre propre responsabilité dans les phénomènes globaux. Dans mon travail artistique et textuel, je m'efforce de clarifier la corrélation entre les sociétés à haute technologie et l'apparition de conditions de vie précaires. Un de mes principaux buts est d'amener à reconnaître que les causes et les solutions ne se situent pas toujours "ailleurs".
À lire
27.06.2010 | par Ursula Biemann
C’est que l’Afrique du Sud a les nerfs à vif. Il n’est pas facile de jouer sa réputation et celle de tout un continent sur un seul tournoi sportif, aussi prestigieux soit-il. N’étant ni l’Italie ni l’Argentine, elle se sent observée jusqu'à l’indécence et sait qu’aucune erreur ne lui sera pardonnée. Jamais on n’a aussi obstinément mis en doute, souvent à partir de simples préjugés, les capacités du pays-hôte.
À lire
14.06.2010 | par Boubacar Boris Diop
On peut pourtant être sûr, en attendant, que chaque fois que l’Algérie, le Cameroun, le Ghana, la Côte-D’ivoire et le Nigeria descendront sur la pelouse de Soccer City ou de Peter Mokaba Stadium, le public va les soutenir par un fraternel et tonitruant concert de vuvuzelas. Double jeu? Non: plutôt, semble-t-il, la schizophrénie d’une société profondément fracturée pendant si longtemps...
Mukanda
14.06.2010 | par Boubacar Boris Diop
Examiner la représentation des acteurs noirs sur presque 50 ans d’histoire de feuilleton brésilien, principale industrie audiovisuelle et de dramaturgie du pays, c’est révéler la décadence du mythe de la démocratie raciale, salissant ainsi une belle mais fausse image que le Brésil a toujours cherché à donner de lui-même, en faisant croire qu’à partir de notre condition de nation métisse, nous avons surmonté le « problème racial » et sommes un modèle d’intégration pour le monde.
Afroscreen
12.06.2010 | par Joel Zito Araújo
Manthia Diawara ne cache pas son opinion sur le sujet et estime que ces maisons reviennent de droit à l’Afrique, peu importent les conditions de conservation et leur devenir. Les Occidentaux ont-ils le droit de disposer ses maisons dans « leurs colonies », pour ensuite décider de les démanteler et les vendre sans rien avoir à demander aux habitants locaux ?
Tête-à-tête
09.06.2010 | par Julie Crenn
Je déteste l'idée qui fait de la vie en Afrique un simple dépouillement : celle d'un estomac vide et d'un corps nu attendant d'être nourri, vêtu, soigné ou logé. C'est une conception ancrée dans l'idéologie et la pratique du "développement", allant complètement à l'encontre de l'expérience personnelle quotidienne des gens avec le monde immatériel de l'esprit, en particulier lorsqu'elle se manifeste dans des conditions de précarité extrême et d'incertitude radicale. Ce genre de violence métaphysique et ontologique a longtemps été un aspect fondamental de la fiction du développement que l'Occident cherche à imposer à ceux qu'il a colonisés. Nous devons nous y opposer et résister à de telles formes sournoises de déshumanisation.
Mukanda
09.06.2010 | par Achille Mbembe
Le kuduro est créé et produit dans les quartiers populaires de Luanda, les "musseques" de Luanda, et se propage très rapidement au travers des "Kandongueiros", véhicules de transport collectif de Luanda. Chaque jour apparaissent de nouvelles musiques qui alimentent le vocabulaire de Luanda de nouvelles expressions, de nouveaux rythmes, de nouveaux sons et de nouveaux pas. Cette création frénétique de langages urbains occupe une place importante dans la société angolaise actuelle, notamment chez les plus jeunes.
Plateaux
06.06.2010 | par Francisca Bagulho
Ce qui frappe le plus cependant, c’est chez chacune de ces réalisatrices la qualité du regard et un traitement esthétique qui élève leur propos très haut au-dessus de tout ce que l’on a connu jusqu'à présent. De manière assez paradoxale, c’est en dédaignant les dorures et les stratégies d’évitement de la fiction que cette production documentaire donne a des événements réels, explorés en profondeur, la puissance de l’imaginaire.
Afroscreen
06.06.2010 | par Boubacar Boris Diop
Parmi les linguistes il est aujourd’hui largement admis que les créoles sont des langues pleines, ayant un degré de complexité, de dynamisme et d’efficace qui ne les distingue en rien des restantes langues naturelles, telles que le portugais, l’anglais, le japonais ou autre, dont les ressources infinis garantissent la totale satisfaction des besoins de communication de leurs parlants.
À lire
01.06.2010 | par Fernanda Pratas
Une partie du programme de cette année s'appele: "Utopie et réalité: 50 ans d’indépendances africaines?" Coïncidant avec le 50ème anniversaire de l’indépendance de 17 pays africains, le FCAT’10 offrira une sélection de productions africaines et autres qui illustrent, questionnent et analysent les Indépendances. Il s’agît de films qui dévoilent la pensée de personnages tels qu’Aimé Césaire, Patrice Lumumba ou Amilcar Cabral, ou bien l’espoir d’une dignité retrouvée après le colonialisme.
Je vais visiter
24.05.2010 | par Tarifa African Film Festival
Kiluanji Kia Henda a été amené à exposer internationalement, de Guangzhou au Cap, de Nairobi à Venise, ce qui dispense son travail d’une légitimation qui passerait exclusivement par les capitales occidentales de l’art contemporain. Un autre trait singulier de son parcours réside en ce que, jusqu’à maintenant, la présentation de son travail n’a pas transité par une légitimation dans le « petit » monde de l’« ex-métropole », Lisbonne. En tant qu’artiste de nationalité angolaise, et donc d’un pays aujourd’hui indépendant et autrefois colonie portugaise, son art world’s est resté en marge de l’ensemble des politiques culturelles qui ont la langue portugaise comme élément de liaison et comme point de mire de montrer l’art et les respectifs artistes en circuit fermé, itinérant entre les anciennes colonies et l’ancienne métropole.
Tête-à-tête
20.05.2010 | par Marta Mestre
Les architectes occidentaux qui, comme dans mon cas, sont venus à développer un travail comme concepteurs de projets ou chercheurs en Angola, font face à une inévitable question qui est celle de l'évident clivage entre Luanda et le reste du territoire angolais.
La ville
18.05.2010 | par Cristina Salvador
« Cinq Afriques / Cinq écoles », la représentation portugaise à la 8ème biennale d’Architecture de S. Paulo, reflète les différentes réalités des pays africains dont la langue officielle est la nôtre. Pour chacun d’eux, un prototype d’école développé par autant d’autres équipes d’architecture. Pour Guinée-Bissau, Pedro Maurício Borges a fait le projet d’un Collège dans la ville de Cacheu. Dans un contexte d’extrême pauvreté , la possibilité de construire une école sera assez pour arrêter n’importe quelle autre considération critique. Pourtant, au-delà de l’éventuelle valeur humanitaire de cette initiative, reste l’architecture.
Dans un endroit où elle s’assujettit – comme tout le reste – au seuil de ce qui existe, il faut faire avec peu. Mais aussi avec beaucoup d’autres choses : avec les mémoires d’un pays qui a intéressé le monde.
La ville
17.05.2010 | par Diogo Seixas Lopes
Les corps sont fermés
Les corps sont fermés, presque fermés. Les corps sont des îles fantastiques, isolés dans la matière. Les îles sont sérieuses à force de regarder l’horizon. L’horizon, méchante ligne courbe qui nous interdit l’au-delà.
La ville
16.05.2010 | par Mattia Denisse
Comme dans toute maison occupée, des règles de cohabitation et d’organisation sont de rigueur. L’ordre y est maintenu par les représentants suivants : le secrétaire d’unité, celui du couloir, du quarteron et du bloc (étage), qui se réunissent pour résoudre les problèmes des occupants et dirigent le tribunal des habitants dans une ancienne suite de l’hôtel, où l’on discute de qui a la priorité pour une maison (une femme avec des enfants a l’avantage) ou d’untel qui lance son eau sale sur le balcon de tel autre. Deux règles sont de mise : « garder la propreté et le respect ». Le nettoyage est effectué par rotation et le respect doit être observé par tous.
La ville
14.05.2010 | par Marta Lança
Pour un critique brésilien, ce n’est pas sans intérêt la visite de l’exposition d’un angolais Yonamine – dans la galerie 3+1 art contemporain, à Lisbonne.
On y entrevoit des affinités poétiques peu exploitées et historiquement refoulées. En plus, on y ajoute le nom de l’artiste qui rappelle l’une des principales ethnies amérindiennes qui survit toujours au Brésil : L’ethnie Yanomani. Dans un monde globalisé, où circulent librement le capital et les idées, mais dans lequel on restreint impitoyablement les flux migratoires, le contact entre des différences culturelles devient un fait politique par excellence.
Tête-à-tête
14.04.2010 | par Luiz Camillo Osório
Au but des années 50, la ville de Dakar souffre de surpopulation. L’Etat colonial décide de déplacer les familles des quartiers populaires de Dakar: il s’agit alors de véritables "déguerpissements" dans le cadre des projets d’aménagement urbain. On crée le Département de Pikine qui regroupe "tous les exclus de Dakar". On y compte aujourd’hui près d’un million d’habitants: on parle de "Pikine-Pékin".
Afroscreen
14.04.2010 | par Rosa Spaliviero