Kabasele, parcours et récit de vie

Kabasele, parcours et récit de vie En hiver 1991, Kabasele arrive à Lisbonne. En sortant de l’aéroport, il est surpris par la pluie et par le vent. Il n’a pas de manteau, pas parapluie. L’arrivée est un peu brutale. Sur sa route, il rencontre un compatriote qui propose de l’accueillir. Mais en vérité, ce dernier ne l’emmène pas chez lui mais dans appartement sans eau chaude, dans lequel habitent déjà 80 personnes. Kabasele fait la rencontre d’un « marchand de sommeil » comme on dit…

Tête-à-tête

30.08.2016 | par Hélène Mazin

"Les «faits» d’abord ne sont pas seulement rares et d’une très grande rareté."

"Les «faits» d’abord ne sont pas seulement rares et d’une très grande rareté." Une histoire bâtie dans le sang, mais aussi dans un combat continu et finalement victorieux contre la barbarie de la dépossession esclavagiste et coloniale. Une histoire qui témoigne, à travers la très longue durée, de la vitalité inextinguible de la Sagrada Esperança (Agostinho Neto).

Mukanda

02.02.2016 | par Elikia M'Bokolo

Tisser le temps à travers les images: entretien avec Héla Ammar

Tisser le temps à travers les images: entretien avec Héla Ammar ’histoire de l’Afrique nous enseigne que la notion d’Etat est bien récente et que les frontières actuelles ont été tracées par les puissances coloniales souvent au détriment des ethnies et des populations migrantes. Souvent reniées, marginalisées ou simplement oubliées, ces identités ne cessent aujourd’hui d’être réaffirmées parfois même au prix du sang. Un travail de mémoire qui porterait sur ces identités antérieures me semble nécessaire. Ce n’est qu’à cette condition que nous pourrions nous réconcilier avec notre passé et envisager un avenir commun pacifié.

Tête-à-tête

10.11.2015 | par Icaro Ferraz Vidal Junior

Le héros insolent

Le héros insolent Henrique Luaty da Silva Beirão, 33 ans, est l'improbable héros d'un mouvement de démocratisation qui grandit chaque jour, et empêche le président angolais José Eduardo dos Santos de trouver le sommeil. Étendu sur une chambre d'hôpital-prison à Luanda, en grève de la faim, Luaty Beirão est en train de changer le cours de l'histoire de l'Angola.

Mukanda

26.10.2015 | par José Eduardo Agualusa

Angola sur des rails de l'indépendance: la mémoire préservée

Angola sur des rails de l'indépendance: la mémoire préservée Une épopée pleine de souffle, qui a impliqué des voyages sans fin, des défis, beaucoup de poussière et d'enthousiasme. À travers elle, l'équipe de tournage (et plus tard, le public) plonge dans les réalités variées d'un même pays : brousse, ville, intérieur, littoral, ethnies, langues, âges et modes de vies différents. Beaucoup de personnes dont les témoignages ont été filmés sont mortes entre temps, preuve de l'urgence de ce travail, dont le résultat sortira dans le cadre des 40 ans de l'indépendance de l'Angola cette année.

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11.09.2015 | par Marta Lança

"Dommage que les brésiliens méconnaissent les liens historiques et culturels qui unissent le Brésil et l'Angola", entretien avec Nei Lopes

"Dommage que les brésiliens méconnaissent les liens historiques et culturels qui unissent le Brésil et l'Angola", entretien avec Nei Lopes Les cultures africaines, sur le continent et dans la diaspora, sont au cœur de la réflexion de Nei Lopes, musicien et écrivain afrobrésilien, qui a contribué à une meilleure connaissance des liens culturels et historiques entre le Brésil et l'Afrique. Interview.

Tête-à-tête

28.06.2015 | par Marta Lança

Ruy Guerra et la pensée critique des images

 Ruy Guerra et la pensée critique des images Mueda, Memória e Massacre traite de la mémoire sensible du colonialisme, une contre-mémoire. Guerra s’intéresse fondamentalement à la façon dont l’histoire et le colonialisme comme système politique ont agi sur les corps en y laissant des marques (qui sont autant de vestiges, des restes) : les corps portent mémoire. Le film s’attarde sur une esthétique du sensible et de la mémoire, ainsi que sur une anthropologie des corps coloniaux. Il s’approche d’une mnémotechnique représentative, en étroit rapport avec la culture de l’Afrique de l’Est, en particulier avec les formes culturelles du plateau de Mueda, lieu de tournage.

Afroscreen

11.06.2015 | par vários

L'univers fabuleux d'Amadou Hampâté Bâ. D'une relation singulière entre l'écrivain et son lecteur.

L'univers fabuleux d'Amadou Hampâté Bâ. D'une relation singulière entre l'écrivain et son lecteur. L’œuvre de l’écrivain malien Amadou Hampâté Bâ révèle sa volonté de contribuer à la construction d'un discours qui permette d’insérer l'Afrique dans un cadre universel. Dans cet objectif, il choisit de réactualiser la littérature orale. Chercheur infatigable, il recueille tout au long de sa vie un ensemble de traditions et de connaissances ancestrales à travers ses contes, ses récits initiatiques ou historiques, ses portraits de personnages, qu'il écrit en français pour un public de culture occidentale.

À lire

28.04.2015 | par Fernanda Murad Machado

«  L'indépendance a été le grand rêve de ma vie », entretien avec Mia Couto

«  L'indépendance a été le grand rêve de ma vie », entretien avec Mia Couto Deux heures d’entretien avec Mia Couto : nous voilà entraînés dans une conversation qui aborde plusieurs aspects de ses centres d'intérêt et de son parcours : comment il en est arrivé là, ses lieux de prédilection, le Mozambique et les terribles moments de violence, l'utopie de l'indépendance, comment la diversité des peuples et leurs modes de vie l’inspirent dans l’écriture de ses histoires, la question de l'environnement et d’un modèle de développement à découvrir...

Tête-à-tête

28.04.2015 | par Marta Lança

L'immigration au croisement des discours

L'immigration au croisement des discours C'est une relation complexe, où la rhétorique officielle sur l'immigration est marquée par l'agenda médiatique, et se laisse pénétrer par les questions et concepts venus des sciences sociales : des expressions comme " multiculturalité ", " dialogue interculturel ", " minorités ethniques ", " intégration " ou " gestion de la diversité ", empruntés aux sciences sociales, sont par exemple entrés dans le vocabulaire politique et médiatique.

À lire

19.02.2015 | par Bruno Peixe Dias et Nuno Dias

Le luso-tropicalisme, ou le colonialisme portugais sur le tard

Le luso-tropicalisme, ou le colonialisme portugais sur le tard Cet article présente et analyse comment, pendant la période qui suit la Seconde Guerre mondiale, l'Estado Novo portugais s'est servi du luso-tropicalisme, « presque-théorie » développée par le scientifique social brésilien Gilberto Freyre (Recife, 1900-1987) sur la relation du Portugal avec les tropiques.

À lire

09.02.2015 | par Cláudia Castelo

Adriano Mixinge, un nouveau moraliste ?

Adriano Mixinge, un nouveau moraliste ? l ne s'agit pas de provoquer les représentants de l'ordre par des actes choquants ou incivils comme le faisaient les dadaïstes dans les années 1925-30 (il y a même, dit le texte (p.28), des sympathisants parmi la police) mais d'obtenir une reconnaissance qu'un grand nombre de citoyens appellent de leurs vœux (même si leur accord demeure encore tacite) sur un mouvement qui n'est autre qu'un mouvement de libération à la fois nationale et personnel.

À lire

30.01.2015 | par Pierrette Chalendar et Gérard Chalendar

Le racisme commence-t-il là où s'arrête la culture ?

Le racisme commence-t-il là où s'arrête la culture ? De toutes les anciennes puissances coloniales, le Portugal est un des pays où le débat sur le racisme reste des plus flous : il repose sur une chimère historique dont fait partie le luso-tropicalisme, théorie qui avance que le colonialisme portugais, comparé au reste des violations coloniales, aurait été le plus généreux et le moins violent. Cette prémisse solide d'une fourberie historique, minée d'hypocrisie et de cynisme politiques, gagna au fur et à mesure en sédimentation idéologique, rendant difficile un débat sérieux et frontal sur le racisme. Au Portugal, le racisme et sa négation sont structurels dans la confrontation idéologique sur la place de la différence dans une société potentiellement et structurellement raciste, car structurellement et historiquement coloniale.

À lire

29.01.2015 | par Mamadou Ba

La lusophonie est une "bulle"

La lusophonie est une "bulle" L'héritage d'une histoire tragico-maritime a été transformé en discours sur des "ponts" et "liens" culturels. Il faut de l'auto-questionnement pour échapper à la reproduction des anciens mythes. Questionner les bases de ce modèle de lusophonie pourra être le début d'un changement de paradigme : contextualiser les relations de pays très différents qui, au-delà de la langue et d'épisodes historiques, ne se retrouvent pas forcément dans ce joli portrait de famille que le Portugal cherche à faire passer et dont il fait usage à chaque fois que cela lui convient.

Jeux Sans Frontières

29.01.2015 | par Marta Lança

Entretien avec Lara Pawson

Entretien avec Lara Pawson En plus d'une écriture journalistique attrayante et exhaustive, qui nous permet d'accéder au monde dense de chaque personnage et de chaque portrait brossé, nous accompagnons, grâce au livre, le processus de recherche et de positionnement de l'auteur, avec ses hésitations, ses enthousiasmes, ses difficultés... pour finalement réussir à comprendre quelques-unes des causes et des conséquences du massacre. En abordant un sujet si délicat, ce ne fut sans doute pas facile de narrer cette histoire 37 ans après, avec les mémoires divergentes et traumatisées.

Tête-à-tête

28.01.2015 | par Marta Lança

« Nous n'avons pas fait l'exorcisme de la guerre », entretien avec Nelson Saúte

« Nous n'avons pas fait l'exorcisme de la guerre », entretien avec Nelson Saúte La société mozambicaine est très tiraillée, non plus racialement mais d'un point de vue économique. Aujourd'hui, la ville de Maputo a des zones densément peuplées par des expatriés de différentes nationalités, pas uniquement portugaise, qui vivent là car ils en ont les moyens : ils appartiennent à des multinationales, des ambassades, etc. Mais un grand nombre de Mozambicains vivent dans les mêmes ensembles immobiliers. Nous avons une ville d'élites : la Polana et Sommerschield, le quartier central, la Coop; la classe moyenne à Malhangalene; la classe moyenne basse à Alto Maé; puis les banlieues traditionnelles: Chamanculo, Mafalala, un vrai bouillon de cultures; enfin les nouvelles banlieues qui ont surgi autour de Grande Maputo, comme Matola, Belo Horizonte, Zimpeto, etc. Il y a une classe moyenne florissante, dynamique, forte, presque totalement post-indépendance, de jeunes trentenaires. C'est une ville parfaitement stratifiée depuis toujours.

Tête-à-tête

27.01.2015 | par Doris Wieser

Charlie Hebdo: Boubacar Boris Diop se prononce …

Charlie Hebdo: Boubacar Boris Diop se prononce … Le penseur sénégalais a donné une interview sur l’affaire Charlie Hebdo: "A notre époque, il est insensé de se montrer à ce point incapable de comprendre les sentiments profonds et la vision du monde des autres tout en se glorifiant en toutes occasions de son ouverture d’esprit et de son respect des différences! Cette inaptitude à se remettre en question procède d’un autisme suicidaire."

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27.01.2015 | par Boubacar Boris Diop

Le grand retour des fantasmes du colonialisme

Le grand retour des fantasmes du colonialisme Dans l'actualité, la situation subalterne dans laquelle le capitalisme a poussé tous ses subordonnés, en d'autres termes, presque toute l'humanité, nous fait penser qu'elle se dirige peut-être vers un « devenir-noir » à l'échelle globale, qui n'identifie plus seulement toutes les personnes d'origine africaine mais toute l'humanité se trouvant dans une situation de subordonné : sans papiers, sans travail, manipulés par d'immenses bases de données enregistrées dans des ordinateurs, les immigrés africains autant qu'européens sont tous des « hommes-jetables » contraints au nomadisme, qui vendent leur créativité et leur force de travail à ceux qui leur sont indifférents, les puissants, avec toute leur indifférence et toute leur ignorance.

À lire

15.01.2015 | par António Pinto Ribeiro

Le français, la francophonie et nous

Le français, la francophonie et nous Ce texte restitue et remet en cause un certain rapport que le locuteur africain francophone a généralement vis-à-vis de la langue française. Il appelle à « humaniser » le français, à le faire descendre du piédestal sur lequel il a été mis afin de le ramener à ses justes proportions. Survalorisé sous certains cieux africains, le français a en effet tous les caractères d’un mythe tout-puissant. Il fait office de signe extérieur de savoir, confère le prestige et ouvre les portes du pouvoir. Raison pour laquelle il serait nécessaire de le démythifier afin de mettre à nu le « poison mortel » qu’il renferme et qu’il instille dans certaines consciences sur le continent.

À lire

14.12.2014 | par Khadim Ndiaye

Le deni par le silence…Les Africains et le génocide des Tutsi

Le deni par le silence…Les Africains et le génocide des Tutsi Mercredi 6 avril 1994. La nuit tombe sur Kigali. Au-dessus de la piste de l’aéroport Grégoire Kayibanda, un petit avion débute ses manœuvres d’approche. C’est le Falcon 50 de Juvénal Habyarimana, cadeau personnel de François Mitterrand, qui a également mis à sa disposition un équipage français composé des pilotes Jacky Héraud et Jean-Pierre Minaberry et du mécanicien navigant Jean-Michel Perrine. Le président rwandais revient de Dar es Salam.

À lire

13.12.2014 | par Boubacar Boris Diop